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مُساهمة  احمد حرشاني 29th أغسطس 2010, 13:30

Le philosophe, le ministre et le prince"
Par Robert MAGGIORI
Libération 28 mai 2002 (©)

Robert Maggiori est professeur de philosophie et journaliste à «Libération».
in cite pedagogie et didactique


Parce qu'essentiellement critique, la philosophie est rarement du côté du pouvoir, sauf à se muer, parfois, en idéologie. Pourtant, depuis Platon, on a voulu que le philosophe fût roi. Le «vrai art politique» est celui qui «soigne l'âme» et la hisse à la plus haute «vertu» : c'est alors l'art du philosophe. Aussi la condition pour construire une Cité vivable, un Etat fondé sur la valeur suprême de la justice et du bien, est-elle que l'homme politique devienne philosophe et le philosophe homme politique.
Parce qu'il a atteint au ciel des Idées, et connaît l'essence de la justice, le philosophe ne peut pas ne pas être le magistrat de la Cité. Il gouvernera avec raison, possédant la sagesse et la sapience, et fera en sorte que la première classe des gouvernés,
celle des «gardiens» ou, pourrait-on dire, des «forces de l'ordre», exerce sa fonction avec courage, sans céder aux «forces irascibles», et que la seconde classe, celle des «paysans, des artisans et des marchands», ou, pourrait-on dire, du «peuple», puisse, sous le règne de la «tempérance», vivre dans l'ordre, sans céder à la «concupiscence» ou suivre la violence des désirs.
Mais cela, évidemment, ne s'est jamais vu. Platon lui-même, quand il a voulu mettre la main à la pâte de la politique, en est ressorti marri et barbouillé. Marc Aurèle le fut, empereur et philosophe, et Karol Wojtyla l'est, philosophe et chef de la sainte
Eglise romaine. Mais, en général, les philosophes se sont consacrés à leurs chères études, produisant d'ailleurs presque toutes les théories et les valeurs au nom desquelles on fait de la politique, et aux hommes politiques est échu le noble métier, parfois la sale besogne, de politicien professionnel. Une figure a longtemps servi de pont entre les deux : celle de conseiller du prince.
Dans la plupart des cas, c'est un philosophe, dont la tâche est d'apporter au prince, depuis la coulisse, des «nourritures intellectuelles», des références livresques, des orientations théoriques, bref un «savoir» dont l'homme de pouvoir entoure son
savoir-faire, son savoir-dire et son savoir-décider.
Parmi les hommes de gouvernement, aujourd'hui en France, nous avons un philosophe, Luc Ferry, chargé de la plus noble des missions : celle d'organiser l'éducation de la nation. Certes il n'est pas (encore) un Platon, ni un Marc Aurèle, ni un Machiavel, ni un Diderot (pas plus que MM. Chirac et Raffarin ne sont Laurent de Médicis ou Catherine II de Russie), il n'a pas (encore) une oeuvre comme celle de Deleuze, de Foucault, de Bourdieu ou de Derrida, étudiée dans le monde entier,
mais, statutairement, il a été professeur de philosophie et est philosophe. C'est en tant que tel qu'il a été appelé dans les sphères politiques, c'est en tant que tel que lui-même s'est présenté pour, méthodiquement, s'approcher des sphères du
pouvoir. Ayant attiré l'attention sur lui en publiant (avec Alain Renaut) la Pensée 68, où était pratiqué le rituel «meurtre des pères» et où était manifeste le ressentiment pour les maîtres de toute une génération, écrivant des livres de moins en moins
destinés au public universitaire, occupant les plateaux télévisés et les colonnes des magazines, sacrifiant parfois les effets de savoir aux effets d'opinion, Luc Ferry s'est donné une aura médiatique sans laquelle on ne peut jouer dans la cour des grands
de la politique.
Dans la politique, il entre en 1993 par une porte inusitée : il va présider le Conseil national des programmes (CNP), organisme chargé de donner des avis sur les projets de programmes scolaires. La fonction n'est guère «en vue», mais elle est
stratégique et exige l'art de la négociation, avec les ministres, les directeurs de cabinet, les conseillers techniques, les associations de professeurs, les parents d'élèves, les syndicats, les inspecteurs généraux, etc. Luc Ferry y excelle, menant son
travail avec talent, et un zèle tel que, lorsque les ministres changent, nul ne songe à le remplacer.
Philosophe, conseiller du prince - le président du CNP n'a qu'un pouvoir consultatif - aujourd'hui ministre. Le ris que que l'actuel gouvernement ne soit que provisoire interdit à Luc Ferry de faire des plans à long terme, et sans doute, jusqu'aux
prochaines élections législatives, ne travaillera-t-il que l'«image» et le «symbole». On souhaite en tout cas, si cela lui est donné de le faire, qu'il puisse soigner le corps enseignant et le corps enseigné des maux qui les affligent, en préservant ce que
d'excellent a le système éducatif français. On se prend même à rêver que, devenu homme de pouvoir, Luc Ferry demeure philosophe, ne vende jamais son âme contre des voix, soit fidèle aux principes qu'il tient de sa fréquentation des philosophes,
qu'il continue, comme le disait Rousseau en ouverture du Contrat social, à «chercher si dans l'ordre civil il peut y avoir quelque règle d'administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu'ils sont et les lois telles qu'elles peuvent être», qu'il respecte «les bornes du pouvoir Souverain». Mais, avant le rêve, il y a la réalité. Or il se trouve, par une curieuse ironie de l'histoire et du calendrier, que le philosophe Ferry doit tout de suite, comme ministre, affronter le problème
de... la philosophie ! Un véritable test, à quelques semaines du baccalauréat, et une épine dans le pied du néoministre.
Le système français d'enseignement de la philosophie dans les classes terminales des lycées - traitant de notions et problèmes philosophiques et non d'histoire de la philosophie - est unique et fait l'admiration des pays étrangers. Il est possible cependant qu'il puisse être amendé et amélioré. C'est à Alain Renaut, avec qui Luc Ferry a signé quatre ouvrages, qu'il y a quelques années fut confiée, par Claude Allègre, la tâche de le réformer. La «réforme Renaut», présentant un programme de
philosophie, jugé idéologique, fut rejetée par 80 % des professeurs, lors d'une consultation tout à fait officielle. Alain Renaut, qui avait l'appui de Luc Ferry, fut donc «dessaisi». Le ministre Jack Lang chargea un autre philosophe, Michel Fichant,
d'élaborer un nouveau programme - concernant, il faut le rappeler, des centaines de milliers d'élèves de terminale. La «réforme Fichant» a, elle aussi, été soumise à consultation : elle a été approuvée à une très large majorité, et doit donc pouvoir être appliquée dès la rentrée de septembre. Comme président du CNP, Luc Ferry a jugé négativement le programme présenté par Michel Fichant. On n'ose pas imaginer que, ministre, il revienne en arrière pour faire prévaloir ses propres vues ou contenter son ami Alain Renaut, contre la «volonté générale», ni qu'il cède au lobbying de quelque association minoritaire paraministérielle, car un tel «fait du prince» serait un outrage non seulement aux professeurs mais à MM. Chirac et Raffarin qui tiennent à ce que le gouvernement soit à l'écoute des «voix d'en bas». On n'ose pas imaginer...
Sauf s'il s'avérait que, oubliant les principes de justice et de transparence, il gardait sous le manteau la publication des résultats de la consultation qui le contrarient, ou nommait à sa propre place, à la tête du CNP, un homme ouvertement favorable à la
«réforme renaut», car cela montrerait qu'il a vite appris le «métier politique». Mais ce ne sera pas le cas : pas plus tard que jeudi, le ministre déclarait : «je n'interviendrai en rien dans la procédure de saisine des institutions», ce qui peut signifier qu'il n'usera d'aucun stratagème dilatoire pour empêcher que le programme Fichant, massivement accepté, ne soit appliqué dès la prochaine rentrée.
S'il n'y a pas eu une foule de philosophes-rois, c'est qu'il est difficile de concilier les subtilités de la pensée, qui doit convaincre par des raisons, et la rudesse de l'action, qui a toujours du mal à être juste parce qu'elle doit soit passer en force, soit
trancher, et forcément sacrifier. Sans doute Luc Ferry exagérait-il lorsqu'avec Alain Renaut il écrivait (Système et critique, Ousia 1992) qu'il «n'existe plus aucune harmonie du monde où nous pourrions déchiffrer des réponses aux interrogations qui sont aujourd'hui les nôtres» - phrase, notons-le, qu'aucun politique ne peut prononcer, sauf à paraître dépourvu. Mais il est certain que le philosophe de nos jours n'est plus le sage grec, celui qui «accède à la vérité comprise comme la contemplation de l'ordre du monde», et, à partir de «cette vision du Cosmos ordonné, hiérarchisé et finalisé» peut «émettre des avis justes». Aussi le mariage entre philosophie et politique reste-t-il toujours problématique. Elles ne peuvent être l'une sans l'autre : seule, laphilosophie se retire du monde, seule, la politique devient jeu d'intérêts. Elles ne peuvent être l'une avec l'autre : la philosophie apprend vite la compromission politique, la politique apprend vite à cacher ses compromissions sous l'argumentaire philosophique. De Luc Ferry on attend donc un exploit «historique» : faire que la philosophie serve la politique, sans faire que la politique desserve la philosophie et ceux qui sont chargés de la transmettre.
احمد حرشاني
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